La situation de la ville de Lyon au confluent du Rhône et de la Saône, à mi-distance du Nord et du Midi, a sans aucun doute beaucoup influencé son destin au cours des siècles. La villa a au cours du temps eu un destin remarquable qui de simple bourgade gauloise, l'a amené à être une capitale romaine florissante puis burgonde. Lyon fût ville de l'empire germanique jusqu'à sa réunion à la France en 1312, et enfin la ville connut à l'époque de la renaissance une activité florissante.
Ses foires, créées au XVème siècle, qui eurent un grand succès, puis sa soierie, la rendirent très réputée, et donnèrent à la ville non seulement une importance économique, mais chose dont nous ressentons encore les effets à notre époque, une dimension humaine.
De nos jours lyon garde une place non négligeable de capitale régionale, seconde ville française et carrefour européen d'importance.
Nous allons ici retracer dans ses grandes lignes l'histoire de la ville qui parfois au delà de la petite histoire se recoupe avec l'histoire de la France.
Avant l'arrivée des Romains
Déjà 20.000 ans avant notre ère des peuplades venues des plaines de l'europe du nord vivent au milieu des herbes, des roseaux et des flaques boueuses dans un pays couvert de vastes forêts. Pays envahi par des débordements du fleuve, le site marécageux de Lyon connaît déjà ses premières foires où s'assemblent les druides pour des fêtes religieuses.A l'époque une première implantation se fait au pied de la colline de la Croix-Rousse et se nomme Condate, petit village dont les habitants adoraient entre autre le dieu Lug qu'ils honoraient dans un sanctuaire celtique situé sur la colline de Fourvière. C'est de ce dieu que la ville tira son nom ultérieur, Lugdunum.
Au temps des Romains
En 58 avant Jésus-Christ, Jules César (101-44 av. J.C) en plein conquête des Gaules, trouva le promontoire de Fourvière, naturellement fortifié, un lieu idéal pour l'établissement du principal camp romain. C'est en 43 av. J.C , alors que Jules César venait de mourrir, que le général Lucius Munatius Plancus, reçut l'ordre du Sénat de Rome d'établir une colonie à l'endroit où la saône et le rhône mêlent leurs eaux, pour y installer des citoyens romains expulsés de vienne. La ville fut alors appelée Lugdunum (on attribue au nom plusieurs sens possibles : - lug : dieu, lumière, corbeau - dunum : ville forte, mont). C'est vers 16 avant Jésus-Christ que l'empereur Auguste (63 av. J.C-14 apr. J.C) fit de Lugdunum la capitale des trois Gaules après l'avoir embellie en faisant construire un aqueduc, des thermes, un temple, et un nouveau sanctuaire rappellant celui du dieu Lug, ainsi que qu'un théâtre que l'on peut toujours admirer des nos jours.
Rapidement Lugdunum devint la principale ville de l'Empire après Rome. Les Empereurs romains s'y arrêtent et y séjournent volontier, notamment Caligula (12-41) qui s'y fit remarquer pour ses excentricités et sa cruauté. Claude, né à Lyon, honnora la ville d'attentions particulières, comme de l'embellir, d'y faire construire un autre aqueduc et surtout accorda l'accès aux fonctions publiques de Rome aux Gaulois, qui en reconnaissance firent graver son discours sur des tables de bronze, appelées communément les tables Claudiennes (retrouvées en 1528).
Après l'incendie de Lugdunum en 65, Néron fit don d'une forte somme pour aider à le reconstruction, la même somme que les Lyonnais avaient envoyé pour Rome, incendiée quelques années auparavent. A la mort de Néron (37-68), les Lyonnais furent sévèrement punis par le Sénat pour l'avoir soutenu. A l'époque d'Hadrien (76-138) ont embellît de nouveau Lugdunum et ont restaurât les monuments, et c'est vers l'an 160, que le l'Odéon fut construit.
Les Gaulois avaient adopté la religion des romains, qui croyaient en de nombreux dieux tels Jupiter, Mars, Mercure, mais adoraient en outre l'Empereur à la manière d'une divinité. Les religions venues d'Orient s'étaient répandues jusqu'à Lyon, le christiannisme en particulier y fut très tôt bien accueilli, mais les Chrétiens étaient très mal vus par le restant de la population demeurée païenne. C'est de là que partit le christianisme à travers l'Occident, mais c'est en 177, que les autorités Romaine intervinrent. Marc-Aurèle (121-180) ordonna le supplice des premiers chrétiens, avec notamment le martyre du diacre Sanctus, de l'évèque Pothin, et de Sainte Blandine, modèle de courage pour les générations suivantes.
Le troisième siècle marqua durement Lugdunum par une suite de destruction sanglantes. En 197, à l'issue d'une terrible bataille entre les deux armées romaines, celle d'Albin, et celle de Septime-Sévère (146-211), la ville fut saccagée et incendiée par les troupes de Septime alors qu'elles poursuivaint les derniers survivants de l'armée d'Albin au coeur de la cité pour trancher la tête de celui-ci et l'apporter à leur chef. Vers 275 les premiers envahisseurs germains, mirent Lyon à genoux en sabotant les aqueducs, privant ainsi la ville d'eau. La population menacée abandonna aux alentours de 300-305 les hauteurs de Fourvière pour se retrancher au pied de la colline dans l'actuel Vieux-Lyon.
De nouveaux occupants
L'écroulement de l'empire romain au quatrième siècle sous la pression des germains se répercuta à Lyon. Les autorités romaines n'existant plus, et le christiannisme étant devenu religion officielle depuis l'édit de Milan en 313, le pouvoir appartint, en fait et en droit aux évêques qui avaient acquis et conservé avec cet édit le titre de Primat des Gaules. En 457, les Burgondes s'établirent pacifiquement à Lyon, malgré leurs manières plutôt frustres, et le fait qu'ils se soient approprié les deux tiers des terres. Bien que non catholiques, les burgondes se montrèrent tolérants à l'égard des vaincus et l'activité des ateliers et de la navigation continua à prospérer. Moins d'un siècle après leur arrivée ils furent vaincus par le roi Franc Clovis en 500 près de Dijon, et en 534, après une ultime bataille, le royaume Burgonde fut annexé par les Francs.Ils laissèrent toutefois leur nom à la Bourgogne. Durant 200 ans les fléaux naturels s'ajoutèrent aux ravages des hommes, et Lyon connu une période sombre sous la domination des Francs Mérovingiens. Comme le reste de la France, la ville souffrit des guerres, des épidémies, et des invasions ; Lyon connu notamment, la peste, un violent incendie et une inondation terrible qui détruisirent presque toute la ville.
Partagé entre France et Empire
Suivirent alors plusieurs siècles confus, où les troubles politiques et les massacres se mêlèrent aux incursions hongroises et sarrasines. Seule l'action bienfaisante du gouvernement de Charlemagne (742-814) et des évêques marquera une pause dans cette période noire. Lyon retrouvera pour quelques temps ordre et prospérité, et connaîtra alors une renaissance de courte durée. En effet en 843, les fils de Louis le Débonnaire se partagèrent les Etats de Charlemagne et Lyon fut intégré au domaine de Lothaire (795?-855) jusqu'en 879. Suivit une succession de conflits de primauté qui rattachèrent Lyon tour à tour au royaume de France, à la Germanie, au Royaume de Provence, et à celui de Bourgogne. Ce maëlstrom de guerres de seigneur à seigneur et de troubles amenèrent la cité à s'enfermer dans un carcan de pierre, et les campagnes connurent alors une épouvantable misère.
A partir de 1032 et jusqu'au début du XIVème siècle, Lyon est rattachée au Saint-Empire romain germanique, coupant ainsi la région qui se trouve partagée entre la France et l'Empire Germanique. Les véritables maîtres du pays sont deux puissants seigneurs : à l'ouest le Comte du Forez, à l'est l'Archevêque de Lyon. Le maître de la ville, durant ces trois siècles est l'archevêque, mais non sans mal du fait des querelles féodales. Par une bulle d'or en 1157, l'empereur Frédéric Barberousse (1123?-90) reconnaît à l'archevêque ses droits régaliens.
En 1240, la rébellion de la bourgeoisie instaure la première municipalité, placée sous la protection du roi de France, et donne à la ville sa devise : avant, avant, Lyon, le Melhor. Prend fin en même temps la domination de l'église sur la cité. Philippe IV le Bel (1268-1314), en 1269, fit chasser l'archevêque de St-Just, celui-ci ayant refusé de lui prêter serment. Par ses différentes actions il amena le rattachement de Lyon à la France et fit même détruire les forteresses épiscopales et emprisonner l'archevêque. Il installa à la place à St-Just et dans la région les garnisons Royales. Finalement l'appartenance du Lyonnais à la France fut définitivement signée le 10 avril 1312 à Vienne par l'archevêque contraint à cèder. De plus, la charte 21 juin 1320, signée par l'archevêque et les chanoines, accorde aux bourgeois la reconnaissance de leurs libertés, le droit de s'assembler, d'élire des magistrats, de lever des impôts pour le service de la ville, de lever une milice et d'avoir un sceau.
Un siècle sombre
Alors que la guerre de cent ans fait rage dans le pays, la région est relativement épargnée jusqu'en 1360, puis ravagée par les Grandes Compagnies et les brigands. La peste s'ajoute à ces vagues de violance répétées, mais les Lyonnais restent malgré ces épreuves fidèles au Roi et à la cause Française.
Charles VII (1403-61) accorda deux foires annuelles aux Lyonnais en remerciement de leur fidélité ; puis une troisième en 1444. Uniques en France, ces foires duraient
chacune vingt jours, et connurent rapidement un essort international. Alors que les guerres d'Italie étaient aux portes de la France, les Rois et leur cour séjournèrent fréquemment à Lyon. Cette stabilité relative, et une dispense d'impôts judicieuse, attira des marchands et marchandises venues d'Europe et même d'Orient. Deux industries nouvelles sont alors en plein développement : la soierie et l'imprimerie, et ces commerces font la fortune de la ville qui se développe et compte près de 50.000 habitants.
La renaissance, retour à la prospérité
En 1463, Louis XI (1423-83) établit quatre foires de quinze jours ouvrables, et les fait annoncer en Lorraine, Bougogne, et Provence, ainsi qu'à Gênes et à Milan. On distinguait la Foire des Rois, la Foire de Pâques, la Foire d'Août et la Foire de Toussaint. La ville devint alors un haut lieu commercial et un point de concentration obligé des troupes pour les guerres d'Italie. Victimes des luttes qui agitaient leur patrie depuis les XII et XIII siècles, des négociants aristocrates Florentins émigrèrent en France, ainsi que des Allemands attirés par l'activité locale, et s'installent pour le change des monnaies sur l'ancienne place de la Draperie, dans la loge des Florentins, actuellement place des Changes. La Banque Médicis, de la famille de Médicis, établie dans le quartier Saint-Paul en 1455, introduit, en France, l'usage des lettres de change.
Sous Louis XII (1462-1515) et François Ier (1494-1547), les foires lyonnaises arrivèrent à leur apogée. A cette époque Lyon était quasiment devenue capitale de la France et devait grandement son statut à ses foires. La ville abritait de somptueuses fêtes, et son rayonnement attira de nombreux écrivains, poêtes et artistes, de riches et savants amateurs d'art, ainsi que les premiers imprimeurs.
On remarquera notemment : Erasme (1466?-1536), Machiavel (1469-1527) et sans doute Léonard de Vinci (1452-1519) qui y passèrent. Ludovic le More (1451-1508), duc de Milan, y fut emprisonné. Le chevalier Bayard (1473?-1524), Dauphinois et neveu de l'abbé d'Ainay. Rabelais (vers 1493-1553), médecin à l'Hôtel-Dieu en 1532-1534 mais aussi écrivain qui publia alors les grandes chroniques de Gargantua, Clément Marot (vers 1496-1544), poête qui séjourna plusieurs fois dans la ville, Maurice Scève et Louise Labbé, dite la Belle Cordière, qui représentent la poésie lyonnaise de ce temps. Barthélemy Buyer, éditeur du premier livre en 1473, Etienne Dolet, l'humaniste exécuté à Paris en 1546.
La cour de Charles VIII (1470-98) s'installe à Lyon, ville la plus riche et la plus peuplée du royaume. Principal centre bancaire de la France, la ville étant l'un des plus important marché européen avec ses foires, le Gouvernement y trouvait ses financements. C'est d'ailleurs en 1506 que fut créée en la place de Lyon la première Bourse française.
L'enrichissement de Lyon trop rapide provoqua toutefois des inégalités, et sous les dehors brillants couvait une profonde misère qui amena en 1529 une rébellion du peuple (La Grande Rebeyne) contre la pénurie de vivres. Des aumôneries sont crées pour lutter contre la famine, et donneront naissance à l'Hôpital de la Charité. Mais la répression dura jusqu'en 1531 date à laquelle les émeutiers furent vaincus et certains pendus.
Les guerres de religion
La belle prospérité de la Renaissance ne dura pas. La France fut alors lamentablement divisée, déchirée par des luttes fratricides entre Catholiques et Protestants sous les règnes de Charles IX (1550-74) et Henri III (1551-1589). La région eut à souffrir de ces guerres civiles, bien que le mouvement n'atteignit que tardivement la ville. Le développement du protestantisme trouva dans le monde actif des libraires, des imprimeurs, des écrivains mais aussi dans la population d'artisans et d'ouvriers un milieu propice dans lequel se propagèrent les idées de réforme religieuse. En 1562, les réformés s'emparèrent de la ville, mais la perdire rapidement. Des évènements graves se préparaient, et quand le 27 août 1572 la nouvelle des massacres du 24 août de la Saint-Barthélemy (à Paris) atteignit Lyon, la ville connut sa réplique de ce massacre, encore appelé les Vêpres Lyonnaises, où un millier de protestants Lyonnais périrent le 31 août 1572.
Ralliée à la Ligue, la région Lyonnaise subit les attaques des protestants, de Lesdiguières et des troupes royales. Une armée d'Henri IV (1553-1610) entra à Lyon en 1594, et ramena les Lyonnais vers l'autorité légitime. En 1600, le roi épousa la Florentine Marie de Médicis en la Cathédrale Saint-Jean, réconcilliant du même coup Catholiques et Protestants et rassurant les Lyonnais.
En 1622 s'éteignit saint François de Sales au couvent de la Visitation qu'il avait fondé, et la même année, le 11 décembre 1622, le roi Louis XIII (1601-43) fit son entrée solemnelle à Lyon et un grand feu d'artifice fut tiré en son honneur. La joie et l'abondance règnaient alors à Lyon, mais la période de liesse fut brève car en 1628, la peste ravaga une nouvelle fois la ville et l'on dénombra près de 40.000 morts. Pour marquer la fin de cette épidémie 3 statues de la sainte vierge furent érigées, l'une sur la place du Change, une autre sur le pont de Saône, et une dernière à la Chapelle de Fourvière, où chaque année se rendrait une procession le 8 septembre.
En 1642 sur la place des Terreaux, a lieu un évènement Lyonnnais dramatique en présence de Richelieu (1585-1642), évêque de Lyon : le supplice de Cinq-Mars et de Thou, son frère, nobles accusés d'avoir comploté contre le Cardinal.
Au temps de la monarchie absolue
Après une restauration progressive de l'autorité royale par Henri IV et Richelieu, Louis XIV organisme une monarchie administrative dans laquelle le Roi ne se contente pas de gouverner le Royaume, mais veut également l'administrer, c'est à dire intervenir dans le détail, diriger, réglementer, contrôler.Ainsi, dans la Généralité de Lyon, deux administrateurs font exécuter les volontés royales ; le gouverneur ou son suppléant le Lieutenant-Général, et surtout l'intendant qui surveille étroitement le Consulat de la ville. Lyon n'est plus alors que la seconde ville du royaume, une grande cité laborieuse où dominent les métiers de la soie.
A Lyon, dans le magnifique Hôtel de Ville, construit en 1646, achevé en 1672, le Consulat composé de quatre échevins et d'un prévôt des marchands agréables au Roi a groupé tous les services administratifs de la cité. Mais les besoins d'argent du Gouvernement central lui créent de graves soucis financiers. Dans les paroisses de la Généralité, le syndic aidé de quelques consuls choisis défend les intérêts du village ou répartit les impositions royales ; le curé tient les registres paroissiaux ; le châtelain rend la justice. Tous seront groupés dans un "corps municipal" par la tardive réforme de 1787.
Les habitants de la Généralité de Lyon payaient la dîme au clergé ; de nombreux droits féodaux aux seigneurs ; des impôts royaux plus récents, surtout la taille, la capitation, les aides et la gabelle. Ces charges mal réparties provoqueront un grand mécontentement à la fin du XVIIIème siècle. La population est toutefois en progression constante et passe de 60.000 habitants en 1700, à 115.000 en 1759, et 150.000 au début de la Révolution.
Le siècle des "Lumières"
Le jeune roi Louis XIV (1638-1715) vint à Lyon en 1658 accompagné du Cardinal Mazarin (1602-61). L'éclat du règne du roi soleil profita grandement aux Lyonnais tant au point de vue économique que culturel. L'incendie de l'Hôtel de Ville en 1674, peu après son achèvement, fut suivit de sa reconstruction par Hardouin-Mansart encore plus somptueusement. Durant cette période où une prospérité manifeste règnait à Lyon, l'amélioration et la transformation de la ville sur le plan architectural furent très importantes. La ville s'embellit et se développe ; les pompiers sont organisés (1722), un service de fiacres fonctionne (1730), le balayage devient un service public (1734), on pose des écriteaux indiquant le nom des rues, l'éclairage public est amélioré. L'ingénieur Deville construit les magnifiques quais du Rhône du pont de la Guillotière à St Clair (1740), l'architecte Soufflot (1713-1780) établit les plans de la façade orientale de l'Hôtel-Dieu, de la Loge du Change, et du Théâtre. Les immeubles majestueux de Bellecour furent élevés par Tobert de Cotte (1656-1735) entre 1717 et 1726 : au centre de la place, la statue équestre de Louis XIV (1638-1715). Lyon s'agrandit de quartiers nouveaux par suite du creusement des ports de Neuville et de Serin, grâce aux travaux des ingénieurs Perrache et Morand. En 1760, l'ingénieur Perrache propose à la ville de transformer l'île Moignat en presqu'île en recculant le confluent des deux fleuves jusqu'à la Mulatière ; le pont de la Mulatière fut construit en 1786. Un autre ingénieur, Morand, établit le projet d'agrandissement de la ville sur la rive gauche du Rhône dans les marécages boisés appelés Brotteaux ; le pont unifiant les deux rives fut édifié en 1774.
A côté d'une noblesse élégante et d'une riche bourgeoisie qui habitent de beaux hôtels à Bellecour et des châteaux dans la campagne, vivent déjà de nombreux canuts et ouvriers des manufactures. L'industrie de la soie devient l'activité principale de la ville et les canuts s'activent autour de leurs métiers dans tous les quartiers, près de 60.000 personnes vivent alors de la soierie. Les crises économiques se font durement sentir dans une ville déjà très industrielle, et les périodes de chômage motivèrent les émeutes de 1699, 1709, 1714, 1787. Le paysan de la région a de la peine à vivre. En cas de mauvaises récoltes, la disette et les épidémies l'éprouvent beaucoup. L'hiver de 1709 fit dans les campagnes de terribles ravages.
Les arts connurent une période de développement et de reconnaissance tant dans le domaine des lettres que dans celui de la musique. On peut citer Molière (1622-73) qui donna à Lyon des représentations de 1652 à 1658 et Rousseau (1712-78) qui séjourna dans la ville. L'académie de Lyon, fondée en 1700, accueillit Racine (1639-99) ainsi que Voltaire (1694-1778). Christine de Suède (1626-89) en 1658, Poussin (1594-1665) et le Bernin (1598-1680) ajoutèrent aussi à l'aura de Lyon. Rameau (1683-1764), Mozart (1756-1791) en 1766, ainsi que le Lyonnais Jean-Marie Leclair (1697-1764) qui fut le grand maître de l'école française de violon, oeuvrèrent également pour le rayonnement de la ville au niveau musical. Malgré cette vie intellectuelle brillante, l'ensemble de la population reste encore illettrée et superstitieuse.
Dans cette période économiquement stable, les inventions et innovations ne furent pas en reste : Jouffroy d'Abbans lança en 1783, sur la Saône, le Pyroscaphe, premier bateau à vapeur, l'année suivante Pilâtre de Rozier effectua aux Brotteaux sa première ascension en aérostat, le 4 juin 1784, invention de deux papetiers de la région, les frères Montgolfier. Les découvertes du physicien Ampère et la création de la première école vétérinaire d'Europe placent la ville sous le signe de la science.
La Révolution
Les premiers mois de la révolution furent bien troublés, à Lyon, où sévissait la crise de la soie, il y eut des émeutes dès le mois de juin. L'ancien Intendant du Lyonnais, prévôt des marchand de Paris, tombe sous les coups des vainqueurs de la Bastille le 14 juillet 1789. Les Lyonnais font bon accueil à la monarchie constitutionnelle, mais perdent leurs illusions rapidement devant la crise économique catastrophique et la persécution du clergé qui s'ensuivent.
Les Jacobins s'emparent du pouvoir local en 1793, et Chalier prend le contrôle des évènements. Quelques mois plus tard, les Lyonnais se révoltent contres les autorités gouvernementales et le guillotinent dans la foulée. L'armée réplique et des combats sanglants opposent Lyonnais et soldats révolutionnaires du 8 août au 9 octobre 1793. La ville écrasée perdit jusqu'à son nom pour devenir la "Ville Affranchie", la convention la jugeant trop Royaliste, la raye de la carte par une formule tristement célèbre "Lyon n'est plus" et fait abattre les immeubles de la place Bellecour. Les représailles furent terribles jusqu'à la chute de Robespierre (1758-1794) le 27 juillet 1794 (9 Thermidor).
L'arrivée de Bonaparte
Après le coupt d'état du 18 Brumaire (1799), Bonaparte (1769-1821) eut beaucoup de sympathie à Lyon, et s'efforça de développer la prospérité de la ville par des encouragements aux inventeurs et par des expositions. En 1805, l'empereur encourage l'utilisation du métier à tisser de Joseph-Marie Jacquard (1752-1834). Entre 1820 et 1850, la région de Lyon-Givors-St Etienne est la première région industrielle française. Des voies ferrées s'y établissent avec, en 1824, le premier chemin de fer français reliant Andrézieux à Saint-Etienne, puis St Etienne à Lyon en 1832. L'utilisation de la vapeur développe aussi la navigation sur le Rhône, mais à partir de 1850, les voies ferrées, surtout la ligne Lyon-Marseille, accaparent le trafic des marchandises.
La soirie prospère à Lyon sous le premier Empire et la Restauration. Mais après 1830, elle traverse une crise grave : le travail manque souvent, les salaires ne permettent pas de vivre. Les Canuts se révoltent alors en 1831 puis en 1834 avec la devise "Vivre en travaillant, mourir en combattant". Ces révoltes furent écrasées dans un bain de sang, et sous le Second Empire, les quartiers aux rues étroites et sinueuses du centre furent percés de larges artères (rues de la République et Président-Herriot) pour rendre plus difficiles les émeutes. Les mouvements de révoltes cessèrent vers 1870.
Les travaux d'embellissement de la ville se poursuivirent et furent marqués par la construction de l'Opéra, du Palais de Justice, du Palais de la Bourse, et par l'aménagement du Parc de la tête d'or.
Profonds changements économiques
Entre la guerre de 1870-71 et celle de 1914-18, la population de Lyon a presque doublé ; l'accroissement s'est fait presque entièrement au profit des quartiers de la rive gauche. Les constructions de machines et de voitures (avec notemment Marius Berliet), les fabriques de produits chimiques dépassent en importance la soirie. Les relations commerciales de Lyon s'étendent aux colonies, à l'Extrême-Orient, à l'Amérique.
L'aspect des campagnes est transformé par le développement des jardins, des vergers, de l'élevage et par la construction de nombreux hôtels et villas. L'urbanisation continue avec la construction des université, de la Préfecture ainsi que la Basilique de Fourvière. La ville s'éclaire à l'électricité dès 1910. Le développement urbain est marqué par des hommes politiques comme Edouard Herriot (1872-1957), Député-Maire de Lyon, qui permettra à l'architecte Tony Garnier de mettre en oeuvre ses principes d'urbanisme en construisant des logements, un hôpital, des abattoirs, ainsi qu'un stade.
L'industrie continue son ascension jusqu'à la seconde guerre mondiale.
A partir de la Seconde Guerre Mondiale
Restée en zone libre jusqu'en 1942, Lyon devint la "Capitale Française de la Résistance" et patrie des grands journaux de la Libération. Comme partout en France,: de nombreux résistants sont arrêtés et torturés par la Gestapo. Jean Moulin (1899-1943) arrêté à Caluire en 1943, restera dans l'Histoire la figure de proue de la résistance Lyonnaise.
La période de reconstruction de l'après guerre permettront à la ville d'atteindre des horizons européens par le développement de moyens de communication modernes tels l'extension de l'Autoroute A6 jusqu'à Lyon (1970), l'Aéroport de Satolas (1977), la première liaison TGV (1981), la gare multimodale de Lyon-Satolas.
Le mise en place d'infrastructures solides tels le palais des congrès, l'auditorium, la bibliothèque de Lyon, le théâtre du 8ème, la création du quartier d'affaires de la Part-Dieu (1960) et dans les années 80 un centre d'exposition, Eurexpo, amènent Lyon a jouer de nos jours un rôle important au niveau européen;