Ballade en absurdie | |||||||||||||
De bon matin, de bonne humeur, je me lève et commence à me préparer un succulent petit déjeuner. Moment privilégié où je retrouve mon bol de chocolat fumant et mes tartines beurrées, et où seule la sonnerie stridente du téléphone pourrait encore me gâcher cette succulante journée. Rien ne se passe fort heureusement et j'ingurgite avec application ce délice préparé avec attention. Le ventre gonflé et la tête pleine d'ambition pour cette journée radieuse, me voilà parti à la recherche de mes chaussettes, d'un caleçon et de divers autres acessoires indispensables à mon look d'enfer.
Propre comme un sou neuf, je vais descendre l'escalier à la recherche de ma fidèle voiture qui comme chaque matin est censée m'entrainer sur mon lieu de travail. Elle sera là à m'attendre patiement, au même endroit que la veille, luisante dans la rosée du matin, prête à rugir d'excitation sous mes doigts empressés. A peine un quart de tour de ma clé de contact et aussitôt elle s'élancera vronbissante et impatiente sur la route du travailleur. Rien ne l'arrêtera dans sa noble tâche et elle me conduira tout droit vers une enrichissante journée de travail. Là bas, le patron m'attend, il ne s'impatiente pas car il sait que je suis toujours à l'heure, précis comme une horloge, fidèle à la pointeuse autant que l'on peut l'être. Il est confiant, il sait que j'arrive chaque jour à la bonne heure, ni trop tôt, ni trop tard, juste quand il faut.
Mais voilà, ce matin la tempête des villes, la mousson des quartiers, les saisons de l'enfer sont tombées comme des sauterelles affamées sur les rues avoisinantes. Nos téméraires fonctionnaires sont passés par là et ma voiture a disparu. Embarquée, enlevée, mise à l'index, rien n'y fait le mot reste cruel et la punition incongrue. Garée fidèlement comme depuis des années, voilà qu'un fonctionnaire l'a jugée trop gênante et la condamnée à la fourière. Un fonctionnaire ? Non, certainement pas... L'afflux subit de parking payants a du conditionner le rapt... Me voilà à pied, loin de mon travail, condamner à payer une bonne part de mon salaire pour sauver de la disgrace mon amie la voiture, et tout ça parceque personne ne se résoud à utiliser des parkings payants alors qu'il y a de la place devant chez lui... Et tout ça parceque personne ne se résoud à utiliser des parkings fermés de 24h à 6h du matin..... Sale journée pour aller au travail, il pleût.....
Beetle